Les sites de paris sportifs connaissent un essor extraordinaire dans le monde entier, et la France n’y échappe pas. Les internautes souhaitant parier en ligne (notamment paris sur les matchs de foot, mais également paris hippiques, et plus généralement tous types de rencontres sportives ou évènements sportifs) sont désormais légion.
Mais la législation encadrant les activités de paris sportifs en France est très complexe, et s’apprête a évoluer dans les mois qui viennent, suite à l’annonce faite par le gouvernement français en Juin 2008 de l’ouverture prochaine du marché des jeux d’argent sur Internet. Notre blog vous tient au courant des dernières actualités à ce sujet.
Que disait la loi jusqu’ici, quelles evolutions possibles subira le cadre juridique entourant les paris et jeux en ligne, et quelles sont les conséquences pour le joueur ou futur joueur en ligne ?
Le cadre légal actuel
Le cadre est très restrictif, et n’autorise que deux opérateurs en France à prendre des paris : le PMU et la Française des jeux. Le monopole d’etat de la Française des jeux date de 1933, celui du PMU date de 1891.
Les sites de paris sportifs étrangers n’ont donc pour l’instant pas le droit de prendre des paris en France, même s’ils disposent d’une licence européenne, et malgré le succès qu’ils rencontrent dans le monde entier, y compris auprès de nombreux internautes français.
La commission européenne a régulièrement mis la France sous pression, l’enjoignant à modifier sa législation afin de respecter les lois européennes sur la libre circulation des biens et services.
L’annonce faite par le gouvernement français au début de l’été 2008 d’une ouverture maîtrisée du marché des jeux en ligne en France s’inscrit donc dans cette logique de mise en conformité par rapport aux règles européennes.
Le statut des joueurs
Aucune poursuite ne semble à ce jour avoir été entamée contre un joueur majeur pariant sur un pari sportif. L’organisateur d’un pari sportif etant lui exposé à des poursuites.
Des gains d’un montant faible et occasionnel ne seraient pas soumis à l’impôt, en revanche des gains réguliers et élevés seront considérés comme relevant d’une activité professionnelle et devront necessairement être intégrés à la déclaration de revenus.
Une loi du 5 Mars 2007 permet en théorie à l’Etat de bloquer les gains payés par des sites étrangers considérés comme illégaux. Dans la réalité, le procédé ne semble pas avoir été mis en place pour l’instant par les banques faute de décret d’application,.
La future législation (programmée au premier semestre 2010)
Cette ouverture devrait avoir lieu au premier semestre 2010 (avant la Coupe du Monde Football) et repose sur les points suivants :
Les paris sportifs devront être opérés sur le principe du bookmaker (la côte étant fixée par l’operateur), alors que les paris hippiques en ligne devront être basés sur le principe du pari mutuel
L’autorité de régulation, qui devrait être créée début 2009 et dont le président sera rapidement nommé, sera chargée de délivrer les licences aux opérateurs en ligne, en veillant au respect d’un certains nombre de règles, dont la mise en place de systèmes de modération de la consommation de jeux, l’interdiction de jeu aux mineurs, la limitation de la publicité, l’offre de paris uniquement basés sur de réelles épreuves sportives, la prévention des conflits d’intérêt, le contrôle et la transparence des transactions, la mise en place d’un dispositif de prévention et de prise en charge de l’addiction aux jeux
Le fait pour un opérateur candidat à une licence de bénéficier d’une licence dans un des autres pays européens pour un secteur donné du jeu (pari hippique, casino hors machine a sous, paris sportifs) sera donc considéré par l’autorité de régulation.
Il va sans dire que les sites ne bénéficiant pas de cette licence accordée par la nouvelle autorité de régulation seront d’autant plus severement punis.
Les annonces du gouvernement n’ont pas encore précisé le type de fiscalité mis en place pour encadrer l’ouverture aux jeux en ligne, même si quelques informations disparates laissent entendre qu’une partie des sommes prélevées pourraient être reversées aux associations/organisations en charge du développement des activités sportives en France