Paris s'offre le derby, mais le Racing sauve l'avantage

Pour le dernier match à Jean-Bouin de nombreux joueurs et dirigeants parisiens, le Stade Français s'est offert une belle sortie à domicile en s'octroyant le derby face au Racing (27-23), en clôture de la 35e journée du Top 14. Du coup, les Soldats Roses reviennent à hauteur des Ciel et Blanc qui conservent cependant leur 6e place de barragiste grâce à leur bonus défensif et l'avantage du goal-average. Pascal Papé a peut-être terminé sa carrière sur un carton rouge qui pourrait le priver de finale du Challenge européen.

Un derby, c'est toujours particulier. Mais quand on y ajoute un contexte de projet de fusion avorté et une qualification en phases finales comme enjeu, la rencontre devient explosive. Forcément tendu, le choc francilien a tenu toutes ses promesses dans l'engagement, poussé parfois un peu à l'excès. Jonathan Danty écopait d'abord d'un carton jaune pour un plaquage haut (24e) avant que la température ne monte encore d'un cran.

Papé, une fin à la Zidane

On joue la 37e minute, ça se chamaille, ça se tire par le maillot, début d'échauffourée, ça se file même des beignes comme à l'époque, sauf que désormais la vidéo est là. Pascal Papé et Wenceslas Lauret sont pris par la patrouille, Monsieur Raynal brandit un carton rouge aux deux hommes. Entré le premier sur le terrain, tout seul, avant d'être rejoint par ses coéquipiers qui arboraient un T-shirt « Merci Pascal ! », Papé a donc dit adieu à Jean-Bouin un peu plus tôt que prévu à cause de ce coup de poing infligé à Chavancy, l'arcade en sang. Lauret a vengé son partenaire en frappant à son tour le Stadiste...

Drôle de fin devant son public après 10 années passées sous les couleurs Bleu et Rose pour le deuxième ligne aux 65 sélections qui pourrait du même coup manquer la finale du Challenge européen suivant la décision de la commission. Ça rappelle un certain Zinédine Zidane qui avait ponctué sa carrière sur ce fameux coup de boule à Materazzi en finale de Coupe du monde 2006. Un expulsé de chaque côté donc et 13 partout à la pause, les deux équipes se répondant du tac au tac.

Carter, ombre et lumière

Dès la 5e minute, Dan Carter ouvre les hostilités sur pénalité avant d'en ajouter une autre (25e), entre-temps, Jules Plisson a également expédié l'ovale deux fois entre les perches (13e, 17e), mais le All Black offre ensuite sur un plateau le premier essai du match à... son adversaire Sergio Parisse qui a reçu 5/5 sa passe téléphonée. Le capitaine italien intercepte depuis ses 40 mètres pour marquer en solo (34e). En toute fin de mi-temps, Carter se rachète bien en servant d'un superbe offload Casey Laulala qui aplatit à son tour.

La seconde période se dispute à XIV contre XIV et sous une pluie battante qui va galvaniser les Parisiens. À la suite d'un ballon glissant échappé par le Racing, Camara marque en bout de ligne côté gauche (41e), puis Danty tape un coup de pied à suivre pour lui-même, plus vif que Rokocoko et Tameifuna, il inscrit au sprint le troisième essai des Stadistes qui s'envolent au score après la nouvelle transformation de Plisson (27-13). Pourtant les Racingmen vont effectuer un joli rapproché, par l'intermédiaire de leur pilier Ben Tameifuna qui marque en force après une série de pick and go (62e) et de Carter, une transformation et une pénalité (70e). Mais devant le soutien de leurs supporters, les Soldats Roses vont sortir les barbelés pour résister aux assauts ciel et blanc, grâce notamment à une grosse mêlée. Les efforts du club des Hauts-de-Seine auront donc été insuffisants pour l'emporter, mais sacrément utiles pour arracher un point de bonus défensif ô combien précieux.

Un match à 3 pour la 6e place

Victorieux du derby, le Stade Français revient à hauteur du Racing 92 (58 points) qui sauve les meubles avec ce fameux bonus défensif et conserve sa sixième place de barragiste au profit d'un meilleur goal-average particulier (victoire 29-22 à l'aller). Large vainqueur de Toulouse (52-7), Castres, 5e avec 63 points est quasiment assuré d'aller en barrages, alors que la Section Paloise, qui s'est enfin réveillée face à Brive (32-27) après quatre défaites consécutives, est encore dans la course : 8e avec 57 points. En clôture du Championnat, le Racing, déjà le mieux placé, aura aussi le calendrier a priori le plus favorable en recevant l'Union Bordeaux-Bègles (11e), alors que le Stade Français se déplacera à Montpellier (3e) et Pau se rendra à Toulon (4e). Avant le dénouement final, les trois équipes se tiennent en tout cas dans un mouchoir de poche, faites vos jeux !