Héroïque à Istanbul, Lyon défiera l'Ajax en demi
Au terme d'un match aussi captivant que stressant, Lyon se qualifie pour les demi-finales de la Ligue Europa aux dépens de Besiktas et au bout du suspense : 1-2, 7-6 aux tirs au but ! Dans une ambiance exceptionnelle, l'OL a su résister à la pression du public turc pour rallier le dernier carré où il défiera l'Ajax Amsterdam.
Quel match ! Certainement pas l'un des plus grands affrontements techniquement parlant, mais un duel bigrement attrayant et haletant avec un engagement de tous les instants. On ne s'est pas ennuyé une minute à la Vodafone Arena dans une ambiance volcanique exigeante pour les tympans. Le ballon voguant d'un camp à l'autre, tantôt sous les encouragements prononcés lorsque l'équipe turque attaquait, tantôt sous les vifs sifflets en possession lyonnaise. Et ce, tout au long des 120 minutes, puisque les deux formations ont dû en passer par les prolongations, la décision devant même se faire aux tirs au but. Battu à Lyon (1-2) jeudi dernier, Besiktas ouvre la marque par l'intermédiaire de Talisca d'un tir croisé du droit (1-0, 27e). Les Turcs se retrouvent alors virtuellement en demi-finale... pendant sept minutes, car la réaction rhodanienne ne s'est pas faite attendre.
Lacazette, buteur malchanceux
Dans l'axe, Gonalons combine avec Alexandre Lacazette, les deux hommes réussissent un magnifique une-deux, d'un petit ballon piqué, le premier lance le second qui égalise d'un lob superbement dosé (1-1, 34e). L'attaquant français trouve ensuite le poteau d'une frappe de l'intérieur du droit (41e). Puis au bout du temps réglementaire, Lacazette, toujours, s'offre la balle de match, mais son tir du gauche termine sa trajectoire sur la barre transversale ! Rageant, d'autant que le joueur s'est arrêté là, en raison d'une blessure musculaire. Les deux équipes doivent disputer 30 minutes supplémentaires, car entre-temps, Talisca s'était, lui, offert un doublé d'une belle tête sur un centre d'Adriano (2-1, 58e), remettant les deux formations à égalité parfaite sur l'ensemble des deux matches.
À tour de rôle, les hommes de Senol Günes et ceux de Bruno Genesio ont eu l'occasion de faire la différence, mais les montants, l'imprécision ou les gardiens ont en décidé autrement. On peut citer les tentatives de Tosun repoussées par Lopes (2e, 56e, 107e), les frappes non cadrées de Talisca (42e, 53e, 102e) ou encore le centre-tir de Quaresma sur le poteau (86e), juste avant le triple sauvetage de Fabri devant Diakhaby et Tousart (88e). Au total, il y a eu 50 tirs ! 27 pour Lyon, 23 pour le Besiktas.
Lopes décisif
Incapables de se départager après plus de deux matches, c'est donc la fameuse séance de tirs au but qui doit trancher. Les six premiers tireurs des deux clubs réussissent leur tentative. L'ancien Sochalien Dusko Tosic voit alors son tir stoppé par Anthony Lopes, Christophe Jallet a la qualification au bout du pied, mais le latéral droit expédie son tir au but au-dessus du cadre ! Dans la foulée, Lopes réussit une deuxième parade sur Mitrovic, cette fois-ci, Maxime Gonalons ne tremble pas. Le capitaine lyonnais prend Fabri à contre-pied et envoie son équipe en demi-finale de la Ligue Europa. Ravi d'avoir aidé son équipe à franchir l'obstacle Besiktas, Lopes a souligné l'ambiance « absolument extraordinaire » dont il se souviendra longtemps : « c'était quelque chose d'incroyable à vivre ! ».
Aulas rêve d'un joli cadeau pour « ses 30 ans »
« C'est une immense fierté » s'est pour sa part réjoui Jean-Michel Aulas, qui vient de connaître une des semaines les plus folles de ses trente années de présidence. Entre les incidents survenus à Bastia dimanche dernier et les débordements qui ont émaillé l'avant-match de la manche aller qui avaient engendré sa descente sur la pelouse et sa présence dans le kop sud, Aulas peut aujourd'hui pleinement savourer cette qualification acquise au terme d'un scénario dingue.
Après Monaco la veille en Ligue des Champions, la France place donc une deuxième équipe dans le dernier carré européen la même année, comme en 2004 (Monaco et Marseille). C'est la troisième fois de son histoire que Lyon atteint ce stade de la compétition en Coupe d'Europe, mais la première en C3 après les demies perdues face au Sporting Portugal en C2 (1964) et au Bayern Munich en C1 (2010). L'OL espère avoir plus de réussite cette année face à l'Ajax Amsterdam, les 4 et 11 mai prochains, match retour à Lyon. Aulas rêve d'un premier sacre continental synonyme de qualification pour la prochaine Ligue des Champions pour fêter ses 30 bougies à la tête du club.
