Face au Racing, le Stade Français veut des adieux radieux

Un mois et demi après le projet de fusion avorté, le Stade Français et le Racing 92 se retrouvent pour en découdre sur le terrain, ce dimanche à 17h00. Un derby francilien importantissime en vue des phases finales du Top 14. Les Soldats Roses (7es) accueillent les Ciel et Blanc, 6es et pour le moment derniers qualifiés pour les barrages, en clôture de l'avant-dernière journée du Championnat. Ce sera aussi la dernière pour de nombreux Stadistes à Jean-Bouin.

Ce derby ne sera pas comme les autres. Outre la rivalité ancestrale qui habite les deux XV franciliens, est venu se greffer le contexte de la vraie-fausse fusion, un enjeu sportif énorme : une qualification pour les phases finales du Top 14, auquel il faudra également ajouter une bonne pincée sentimentale. De nombreux joueurs, ainsi que l'entraîneur et le président du Stade Français vont en effet vivre leur dernier match au stade Jean-Bouin. C'est toute une page du club qui va se tourner Porte d'Auteuil dans une enceinte qui devrait logiquement être pleine à craquer pour l'occasion, entre hommages et émotions.

« J'ai dû recadrer un peu le groupe, car j'entendais beaucoup de commentaires sur ce qu'on allait faire avant, après, dans les tribunes... Inconsciemment on s'éparpille », avoue d'ailleurs Gonzalo Quesada, le coach parisien, qui laissera l'aspect émotif pour plus tard. Car avant tout, il y a un match de rugby à préparer avec à la clé une place en barrages. Septième du Championnat, le Stade Français a la possibilité de repasser devant son ennemi intime, sixième avec trois points d'avance.

« Après leur mouvement de grève, les joueurs n'ont pas le droit de perdre ce match. Je n'ai même pas besoin de leur mettre la pression », a déclaré dans L’Équipe Thomas Savare, le président parisien qui quittera, lui aussi, le bateau à l'issue de la saison.

Une finale européenne vs. une grosse claque

Les deux formations ont préparé ce derby de manière bien différente. Opposés aux Anglais de Bath, les Stadistes ont décroché une place en finale de la Challenge Cup (28-25). Les Soldats Roses ont ainsi prouvé qu'ils avaient les armes pour réussir de belles choses, que ce soit sur la scène européenne, mais aussi hexagonale, en témoignent les récentes victoires à domicile face à Toulon (17-11) et Pau (51-16). Le projet de fusion avorté a, semble-t-il, donné des ailes aux Parisiens.

De son côté, le Racing 92 vient d'essuyer une grosse gifle sur la pelouse de Montpellier (3-54) après avoir enchaîné trois succès étriqués (27-24 face à Clermont, 34-32 contre Pau et 10-8 à Toulouse). « En prendre cinquante, c'est un peu la honte », confiait le talonneur Camille Chat. L'heure est donc à la remobilisation pour les Racingmen. « Il ne nous reste que deux matches à jouer, donc ce derby, il faut l’aborder comme un match de phases finales », a annoncé Laurent Travers, coentraîneur des Ciel et Blanc.

« Une histoire à finir d’écrire »

Ce dimanche, le stade Jean-Bouin sera le théâtre de ce que l'on peut appeler un tour préliminaire aux phases finales du Top 14. Il y aura de l'ambiance, de l'engagement, peut-être des larmes et un objectif fort à atteindre. Les Raphaël Lakafia, Rabah Slimani, Jérémy Sinzelle, Geoffrey Doumayrou, Aled de Malmanche, Gerhard Mostert, Pascal Papé et Hugo Bonneval vont quitter le Stade Français et donc vivre leur dernier match à domicile. Ce dernier résume parfaitement l'ambition qui anime l'effectif stadiste pour ce derby : « On va se battre avec nos armes, sur le terrain, pour offrir une belle fête à Jean-Bouin. Il y a une histoire à finir d’écrire. »